Les
objets et les informations pour cette période émanent principalement de
découvertes archéologiques exhumées de tombes de l'époque Han (206 avant.
J-C, 221 après J-C). Dans les grands domaines antiques, les
cuisines se trouvent toujours séparées des salles de réception : la
première partie de cette section est consacrée à la cuisine et la seconde au banquet.
Avec ses travaux pénibles, la cuisine est habituellement du ressort des hommes. Aujourd'hui encore, la cuisine reste
en Chine un privilège de la gente masculine. L'art de cuisiner est
alors le gepeng, littéralement « couper et cuire », une terminologie
descriptive qui pourrait parfaitement s'appliquer à la cuisine chinoise
actuelle. On coupe en menus morceaux, conditionnement adapté à l'usage
désormais généralisé des baguettes. On peut également lacérer en fines
lanières ou hacher. Les modes de cuisson sont multiples : on
ébouillante, on cuit à l'étuvée, on rôtit, on rissole, on poêle, on
frit…
Dans la salle de banquet, le maître de maison trône par
principe au fond de la chambre, sur une estrade en légère surélévation,
adossée à un paravent faisant face à ses invités, comme l'attestent de
nombreuses représentations. Quant aux convives, ils apparaissent alignés
sur deux rangs parallèles de chaque côté du maître, assis sur des nattes
avec, devant eux, des petites tables basses en laque. Des plateaux
munis de pieds sont apportés entièrement garnis des cuisines où ils
étaient habituellement conservés, empilés les uns sur les autres. La vaisselle en laque a remplacé le bronze dont l'usage est désormais réservé à la fabrication des armes.
Les
pan circulaires sont les plats les plus courants. Ils sont accompagnés
de coupes ovales munies de deux oreilles erbei, de cuillers shao, de
baguettes kuaizi, de chauffe-vin lian, de grands vases à alcool hu.